La société ornaise MANUPLAST a été citée à de multiples reprises au concours des bonnes pratiques de l'AQM et a remporté le grand prix du jury plusieurs fois ces dernières années. La dernière remonte à 2012 et, cerise sur le gâteau, s’est vue récompensée au premier concours national des bonnes pratiques, organisé en 2013 par l’Association Française Qualité Performance (AFQP).
Ainsi, MANUPLAST « méritait le détour » pour mieux apprécier ses démarches d’excellence.
Une usine à la campagne
Créée en 1957 par Michel Rapeaud – père de l’actuel dirigeant Martin Pierre- Manuplast s’installe à Fimbrune en 1966, petit hameau de la Ferté Macé, dans l’Orne, soucieux que fût le fondateur de décentraliser son entreprise.
C’est sur le site d’une ancienne filature, vieille de quelques centaines d’années que se construit l’histoire de MANUPLAST (pour MANUfacture de pièces PLASTiques), dans un vallon verdoyant où serpente une petite rivière qui d’ailleurs fournissait l’énergie à la filature.
MANUPLAST y poursuit son développement où – comme on le verra dans ce reportage – hommes, technicité, qualité et environnement en sont les maîtres mots.
Une niche technologique
Plasturgiste multi-secteurs, l’entreprise s’est forgée une solide réputation en termes d’extrusion-soufflage bien au-delà de cette charmante vallée ornaise (voir encadré). Simple dans son principe, cette technique a été exploitée de manière innovante par MANUPLAST pour créer des pièces de plus en plus sophistiquées et la placer ainsi parmi les meilleures françaises en la matière.
Initialement concernée par la fabrication de flacons, l’entreprise s’est ensuite orientée logiquement vers le marché automobile (conduits d’air dans l’habitacle et sous capot moteur) mais poursuit sa diversification vers des marchés très porteurs, comme celui des bouteilles pour photocopieurs. Outre sa longue expérience, MANUPLAST se distingue de ses concurrents par le véritable savoir-faire de son personnel : « Nous consacrons 8% de notre masse salariale à la formation » précise Johann Prieux, Directeur Adjoint et Responsable Qualité & Développement Durable qui nous accueille. Véritable avantage concurrentiel, la réactivité et la flexibilité de l’entreprise vis-à-vis de ses clients. « Nous savons faire le « mouton à 5 pattes » » ajoute-t-il.
Dirigée par Martin Pierre Rapeaud, la société emploie entre 80 et 100 personnes sur son unique site ornais.
La culture du management visuel
Il est temps de s’intéresser aux multiples bonnes pratiques que Manuplast a mises en place. La lauréate nationale est en rapport avec la gestion des moules. On devine le nombre de moules utilisés et leur difficultés de gestion.

Une équipe s’est penchée sur ce problème, animée en cela par Valéry François (photo), Technicien de maintenance.
Un système très simple de traçabilité visuelle a été créé, à partir de plaques magnétiques de couleur. « Elles précisent l’état du moule en question, opérationnel ou non, voire en mode dérogatoire » précise-t-il.

Ici, pas de système informatique « notre logiciel de gestion actuel ne le permet pas » mais une pratique simple et efficace que tous les acteurs se sont appropriés.Ce qui frappe au cours de la visite des ateliers, c’est cette véritable
culture du management visuel qui dans d’autres entreprises souvent s’efface trop vite devant la virtualité de l’informatique.
Systèmes d’affichages, détrompeurs, passage de consignes, tous utilisent cette approche visuelle.
Le développement durable au quotidien
Le slogan affiché de MANUPLAST
« La vie est trop courte pour travailler triste » résume assez bien le mode de gouvernance de l’entreprise qui place l’humain au cœur du dispositif.
Pionnière du Développement Durable en Basse Normandie, elle s’est appuyée pour ce faire depuis 2004 sur ses 3 piliers.
Au plan économique, très à l’écoute des évolutions technologiques, elle se veut un apporteur de solutions globales au client tout en conservant ce fort ancrage local qui a fait son succès.
En termes environnementaux, le tri des déchets et leur recyclage fait partie de la culture de l’entreprise.

Engagée dans le processus de management de l’énergie (ISO 50001), elle a, entre autres, investi dans un toit « photovoltaïque ».
« Nos actions sur les process et les moyens permettent d’améliorer notre performance énergétique, notamment en transformant les extrudeuses hydrauliques en électrique, soit une réduction énergétique de l’ordre de 40% » ajoute Johann Prieux.
C’est sur le plan social et sociétal que MANUPLAST se distingue d’abord par un impressionnant programme de formation du personnel placée dans les périodes de plus faible activité. Elle dépasse aussi le seuil légal en termes d’emploi de personnel handicapé. « Un plan d’actions « pénibilité du travail » a été établi avec l’aide de l’ARACT » précise-t-il « la robotisation est mise en oeuvre principalement pour améliorer les conditions de travail ».
Tout cela traduit la « méthode MANUPLAST » : « Transformer une contrainte en opportunité ».
Gageons que, dans ces conditions, l’AQM recevra encore de nombreuses bonnes pratiques de la part de cette entreprise… « qui méritait le détour ».